Comprendre la norme RE 2020 en 5 points clés
La Réglementation environnementale 2020 (RE 2020) marque un pas important vers une construction plus durable. Entrée en vigueur le 1er janvier 2022, elle est plus ambitieuse que les précédentes réglementations thermiques (RT). Ce texte de loi vise trois objectifs : atteindre la sobriété énergétique, diminuer l’impact carbone des bâtiments et les rendre plus confortables en période de canicule. Découvrez les cinq indicateurs clés de cette nouvelle norme du bâtiment.
- 1. Le coefficient d’énergie primaire totale (Cep)
- 2. Le coefficient d’énergie primaire non renouvelable (Cep,nr)
- 3. Le Bbio : l’indicateur énergétique des bâtiments neufs
- 4. Une analyse du cycle de vie (ACV) pour une construction bas carbone
- 5. Le confort des bâtiments d’habitation et des bureaux en été
1. Le coefficient d’énergie primaire totale (Cep)
L’indicateur Cep évalue la consommation d’énergie renouvelable et non renouvelable des bâtiments. La RT 2012 fixait le Cepmax moyen à 50 kWh/m²/an. Cette exigence a contribué à répondre à l’objectif NZEB (Nearly Zero Energy Buildings, ou bâtiments à énergie proche de zéro) porté par la Commission européenne. La RE 2020 renforce les mesures prises en ce sens.
Énergies prises en compte par la Réglementation environnementale 2020
La consommation énergétique d’un bâtiment s’évalue sur la base de cinq usages : chauffage, eau chaude, refroidissement, éclairage et ventilation. La RE 2020 y ajoute la consommation d’électricité des parkings et celle liée aux déplacements (ascenseurs, escalators, etc.). Le Cep ne comptabilise queles énergies primaires importées pour couvrir les besoins d’un bâtiment. Les énergies renouvelables captées sur sa parcelle ne sont pas prises en compte.
Calcul du Cep des nouvelles constructions
Le calcul du Cep suit le principe de la construction de bâtiments à énergie positive (BEPOS). Les nouvelles constructions doivent fournir plus d’énergie qu’elles n’en consomment. La réglementation module le seuil maximum en fonction du type de logement, de sa surface et des conditions climatiques régionales. Point nouveau, la RE 2020 évalue le confort des bâtiments. Elle prévoit une pénalisation forfaitaire des consommations en cas de températures trop élevées. Ces exigences contribuent à l’amélioration de la performance énergétique des constructions.
2. Le coefficient d’énergie primaire non renouvelable (Cep,nr)
La RE 2020 introduit un indicateur ne comptabilisant que les consommations en énergie primaire non renouvelable d’une construction. Le Cep,nr vise à limiter l’utilisation d’énergies carbonées. Son seuil incite à remplacer les énergies fossiles, comme le gaz, par des énergies vertes. Les économies d’énergie doivent être faites en priorité sur les énergies non renouvelables.
Le Cep,nr incite les bureaux d’études à réduire l’empreinte carbone des bâtiments. En France, différentes sources d’énergies renouvelables (EnR) coexistent : la biomasse, le solaire bioclimatique thermique, la pompe à chaleur, etc. La RE 2020 encourage la mise en œuvre des EnR dans les projets de construction. Elle accompagne ainsi la transition environnementale.
3. Le Bbio : l’indicateur énergétique des bâtiments neufs
L’indicateur Bbio évalue le besoin bioclimatique d’un bâtiment. La RE 2020 prévoit une nouvelle méthode de calcul. Désormais, le refroidissement des bâtiments est systématiquement pris en compte. La mesure de ce coefficient a pour objectif de réduire :
- les besoins en chauffage en hiver ;
- le refroidissement des bâtiments en été ;
- l’éclairage artificiel des logements et des bureaux.
Pour atteindre ces objectifs, les bureaux d’études optimisent les constructions neuves indépendamment des systèmes énergétiques. Ils prennent en compte les paramètres suivants :
- l’orientation du bâtiment ;
- la disposition, la taille et les matériaux des surfaces vitrées ;
- la limitation des ponts thermiques ;
- l’isolation thermique.
L’indicateur Bbio est un précieux outil d’évaluation thermique d’un bien immobilier.
4. Une analyse du cycle de vie (ACV) pour une construction bas carbone
L’ACV évalue les performances d’un bâtiment, de l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie. Son champ d’application est large. La RE 2020 n’en réglemente qu’un aspect : l’impact sur le changement climatique. Dans ce cadre, deux indicateurs évaluent les émissions de gaz à effet de serre :
- l’Ic construction analyse les contributions des composants et du chantier?;
- l’Ic énergie mesure les consommations d’énergie primaire sur une période de 50 ans.
La nouvelle réglementation valorise les matériaux bas carbone au détriment de ceux à forte empreinte.
5. Le confort des bâtiments d’habitation et des bureaux en été
Face au réchauffement climatique, la RE 2020 introduit un nouvel indicateur : le DH (degré-heure d’inconfort). Il prend en compte les effets des vagues de chaleur sur les constructions. Le seuil de température intérieure à ne pas dépasser se situe entre 26 °C et 28 °C. Au-delà, le bâtiment est considéré comme inconfortable. Le compteur cumule les données sur l’ensemble de la période estivale.
Ainsi, la RE 2020 a pour objectif de réduire l’impact des constructions sur le changement climatique. La mise en œuvre de cette réglementation n’est qu’une étape vers des bâtiments plus respectueux de l’environnement. En effet, les exigences seront renforcées dès 2025. L’objectif du ministère de la Transition écologique est de conduire la France vers la neutralité carbone à l’horizon 2050.